FORMATION CONTINUE EN LUTTE CONTRE LE BRACONNAGE ET SUIVI ECOLOGIQUE
Créer et gérer durablement les aires protégées nécessite la mise sur pied d’une plateforme de collaboration multidisciplinaire et intersectorielle. Cette dernière garantit et oriente sur la base des données crédibles, les prises de décision pour une gestion efficace des ressources naturelles pour les générations présentes et futures. C’est eu égard de ce qui précède que l’Ecole de Faune de Garoua (EFG), avec l’appui financier de la Coopération Allemande/ Réseau des Institutions de Formation Forestière et Environnementale d’Afrique Centrale (GIZ/RIFFEAC), a organisé du 02 au 16 février 2015 la dite formation continue des cades des services centraux du MINFOF, des enseignants d’universités et des magistratssur la «lutte contre le braconnage et le suivi écologique » à l’EFG et au parc National de la Bénoué (PNB). La photo 1 présente la photo de famille lors de la cérémonie d'ouverture.
Photo 1 : Photo de famille lors de la cérémonie d'ouverture
Cette formation cadre avec la mission de l’EFG qui est celle de former les cadres moyens et supérieurs compétents dans le domaine de la conservation de la faune et des aires protégées en Afrique francophone. Elle a été conduite par le personnel enseignant de l’EFG avec l’appui de quelques prestataires externes et a connu la participation de 20 apprenants. Ces derniers étaient constitués des Magistrats de Tcholiré, Poli, Ngaoundéré, Tibati et Garoua, des enseignants d’universités de Yaoundé I, de Ngaoundéré et de Maroua, des personnels des services centraux du MINFOF et Volontaires.
Après l’ouverture solennelle de l’atelier, les enseignements se sont déroulés en deux phases : une théorique (du 02 au 7/02/2015 à Garoua) et l’autre pratique (du 08 au 15/02/2015 au Parc National de la Bénoué). Les participants ont eu droit aux enseignements dans les matières relatives à l’ordre serré, la botanique, l’orientation/navigation, l’inventaire des mammifères terrestres et l’identification de la faune, l’ornithologie et la lutte contre le braconnage pour ne citer que celles-là. Les enseignements se sont déroulés essentiellement sur la base des méthodes andragogiques et participatives. Ils avaient pour objectif de familiariser les participants aux métiers des éco-gardes dans un contexte réel de l’exercice des missions de ces derniers.
L’ordre serré visait à préciser le rôle de la hiérarchie et du subordonné vis-à-vis du respect des ordres, du salut (photos 2 et 3) et de la discipline qui sont des vertus indispensables pour le succès d’une mission de l’éco-garde.
Photo 2 : Salut avec arme Photo 3 : Salut sans arme
La botanique et le suivi de la végétation visaient à familiariser les participants aux procédures d’identification des espèces soudano-sahéliennes à partir d’une clé (Clé de Gerling). Les photos 4 et 5 illustrent les phases théoriques et pratiques des activités.
Photo 4: Exercice de Botanique à l’EFG Photo 5 : Inventaire de la végétation au PNB
L’inventaire des mammifères terrestres et l’identification de la faune visaient à mettre à la disposition des participants les éléments de base pour le suivi écologique; présenter les différentes techniques d’identification et de suivi de la faune, ainsi que les avantages et les limites de chaque technique. Les photos 6, 7 et 8 illustrent les phases pratiques des activités au PNB.
Photo 6 : Une équipe d’inventaire suivant un transect Photo 7 : Pratique d’Ornithologie au PNB
Photo 8: Arrestation d'un clandestin dans le Parc National de la Bénoué
L’orientation avait pour objectif de permettre aux participants de paramétrer et utiliser les outils d’orientation et de navigation (GPS, boussole, carte, télémètre) en milieu naturel. Concernant l’ornithologie, il était question de familiariser les participants aux processus d’identifications des oiseaux sur le terrain à travers l’utilisation des matériels appropriés (télescope, jumelles, guide d’identification des oiseaux). L’activité de lutte contre le braconnage visait à outiller les participants sur les techniques de lutte contre le braconnage et la rédaction des procès-verbaux. La visite du « Gabon» un site d’orpaillage dans le PNB a fait l’objet de la pratique pour cette activité. Les magistrats ont eu l’occasion de vivre réellement les difficultés qu’ont les éco-gardes à appréhender un braconnier (Photo 8).
La remise des attestations aux participants ainsi que la formulation de quelques grandes recommandations ont marqué la fin de la cérémonie de clôture de cette formation. En guise de recommandations, il a été demandé:
- d’encourager la recherche (inventaires floristique et faunique) dans les aires protégées afin d’identifier leurs potentialités;
- d’encourager la synergie intergouvernementale sur la gestion des aires protégées;
- d’encourager les conservateurs à assumer leurs responsabilités face aux ONGs qui sont supposées les appuyer ;
- d’encourager les conservateurs à créer des postes avancés de surveillance à des endroits stratégiques des aires protégées ;
- d’organiser des séminaires de recyclage et de formation des Officiers de Polices Judiciaires à Compétence Spéciale (OPJCS) et des éco-gardes sur l’établissement des Procès – Verbaux de Constatation d’Infraction (PVCI).
Photo de quelques participants à l'entrée du PNB à la fin de la formation.